Mondial. L’Espagne fait un accueil triomphal à ses champions
L’Espagne a fait lundi après-midi un accueil triomphal à ses « Campeones », arrivés vers 15h à l’aéroport de Madrid après une nuit échevelée de célébrations pour ce premier titre de champion du monde.
Del Bosque et Casillas à l'arrivée de leur avion à Madrid. Reuters
Traits tirés par une nuit qu’on devinait blanche mais large sourire aux lèvres, le capitaine de la «Roja», le gardien de but Iker Casillas a brandi le trophée doré du Mondial en sortant de l’avion.
L’appareil de la compagnie nationale Iberia, portant sur le fuselage les inscriptions « Champions! » et « Fiers de notre sélection », a été accueilli aux cris de « campeones, campeones! » par une foule compacte d’employés de l’aéroport.
Les champions du monde doivent ensuite être reçus par le roi Juan Carlos qui n’avait pu se rendre à Johannesburg à cause d’une santé toujours délicate après une opération au poumon en mai, puis par le chef de gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero.
150 000 personnes attendues à Madrid
Après ces hommages officiels, ils prendront place dans un bus découvert pour parcourir à partir de 19h les grandes artères de la capitale, avant une gigantesque fête près du palais royal où au moins 150000 personnes sont attendues.
L’Espagne a oublié momentanément crise économique, chômage à 20%, divisions politiques et nationalismes, pour fêter frénétiquement cette première Coupe du monde, aux cris de «Campeones, Campeones, oé, oé, oé!».
« Espagne plurielle »
A Valence, à Séville et ailleurs en Espagne, c’était aussi la liesse dans la nuit de dimanche à lundi pour cette équipe « symbole d’une Espagne plurielle », selon les mots de M. Zapatero.
Même dans la très nationaliste Barcelone, plus encline à faire la fête au Barça qu’à célébrer les victoires de la « Roja », 75 000 supporteurs ont vibré devant un écran géant.
C’est dans cette ville que les incidents les plus sérieux ont été relevés avec 21 arrestations et 74 blessés après des « désordres publics » comme des incendies de poubelles et jets d’objets, selon la police régionale.
Ne gommera pas les nationalismes
Selon un bilan provisoire, deux personnes sont mortes et plus d’une centaine ont été blessées lors des célébrations dans l’ensemble du pays. Ce sacre mondial couronne une décennie dorée pour le sport espagnol. Les nouveaux « Rois du monde » complètent une liste longue de champions: Alonso en Formule 1, Nadal dans le tennis ou Contador pour le cyclisme.
« En sports, nous sommes au sommet et ce succès est une consécration», a souligné M. Zapatero. Cette victoire « va nous donner de l’estime en nous-même, de la confiance » alors que l’Espagne traverse une profonde crise économique et que le gouvernement a été contraint d’adopter une cure d’austérité sévère.
Comme la France « black-blanc-beur » de 1998, l’Espagne, plus tiraillée que jamais par les nationalismes catalan et basque, rêve lundi de gommer ses divisions territoriales, s’inspirant de la diversité et de la solidarité de sa « Seleccion » où se mêlent Castillans, Andalous, Catalans ou Basques.
« Mais le nationalisme ne va pas changer. Les réalités territoriales, les problèmes d’identité nationale ne disparaissent pas avec un succès sportif », relativisait le spécialiste de la question basque Florencio Dominguez.
[via] ouest-france.fr
