Internet: Connaissez-vous votre vitesse de connexion au quotidien ?
Un internaute fait une recherche sur Google. B.K.Banagsh/AP/SIPA
La Commission européenne collabore actuellement avec le spécialiste des tests de performances du haut-débit SamKnows, pour faire un état des lieux de la situation sur le Vieux Continent…
« Aujourd’hui, on ne se sert plus d’Internet uniquement pour surfer ou envoyer un e-mail. On regarde des vidéos, on s’en sert comme plateforme de divertissement ou pour travailler chez soi. Savoir si notre vitesse de connexion réelle correspond à celle annoncée par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) est donc devenu important », estime Alex Salter, PDG de la société britannique SamKnows, qui teste depuis trois ans les performances du haut-débit dans plusieurs pays.
Grâce à des petits appareils appelés « Whitebox », qu’elle fait parvenir à des internautes volontaires (dont la connexion sera « testée »), son entreprise cherche à « mieux comprendre l’état de la connectivité » d’un Etat donné, a expliqué Alex Salter à 20 Minutes. Après avoir travaillé en ce sens avec la FCC et l’Ofcom, les équivalents de l’Arcep aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ( avec l’aide de 250.000 volontaires ), il s’attaque désormais à l’Europe en collaboration avec Bruxelles.
L’objectif ? Réaliser une étude majeure sur l’offre du haut débit sur le continent, fournir des statistiques qui pourront servir de base « pour les choix d’avenir à réaliser » et les rendre accessibles au plus grand nombre. « La première étape pour nous est de combler un vide en fournissant des données précises, après on veut créer des standards ».
Outre-Manche, l’étude de SamKnows réalisée en 2008 a permis de constater que « les performances de haut-débit n’équivalaient même pas à 50% des vitesses annoncées ». Les gros consommateurs d’Internet n’étaient pas les seuls concernés, loin de là, selon SamKnows. Alex Salter se met alors du côté des consommateurs en estimant que les FAI devraient, en conséquence, communiquer autrement, même s’ils ne sont pas forcément responsables de ce décalage et que plusieurs facteurs extérieurs peuvent expliquer un débit faible (distance avec le central téléphonique, qualité de la ligne…). Il veut surtout pousser les FAI à « améliorer leurs services » et aider les internautes à s’y retrouver.
Un premier rapport disponible début 2012
Alex Salter s’est intéressé pour la première fois à cette problématique alors qu’il se demandait, en tant que consommateur, pourquoi sa connexion n’avait jamais l’air de fonctionner aussi bien que promis par son FAI britannique. « La plupart du temps, lorsque vous vous plaignez à votre FAI que votre connexion est trop lente, la discussion ne va pas bien loin », fait-il remarquer. « Je veux mieux cerner les problèmes, en apportant des chiffres, pour qu’une solution puisse être apportée ».
Au départ « j’ai eu l’idée de faire des tests, comme je suis très geek », explique-t-il. « Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de données disponibles sur ce sujet ». Avec un ami, il a commencé à acheter des ordinateurs et du matériel sur eBay, d’abord pour constater eux-mêmes comment fluctuait leur vitesse de connexion à Internet. Puis Alex Salter a eu l’idée d’impliquer des volontaires pour avoir un meilleur échantillon. « On privilégie ceux qui ont envie de comprendre, qui s’intéressent vraiment à cette problématique », a indiqué le PDG. Ensuite SamKnows est né.
La société, qui a lancé un appel pour trouver 10.000 volontaires sur le continent il y a deux semaines, devrait publier son premier rapport sur les performances du haut-débit en Europe, pays par pays, début 2012. Des données qui pourront ensuite servir à la Commission européenne dans ses futures discussions sur l’économique numérique.
[via] Anaëlle Grondin, 20minutes.fr
