Téléphone et santé. Souffrez-vous de « nomophobie » ?
Photo Marc Ollivier / Ouest-France
Vous êtes incapable de vous passer de votre téléphone portable plus d’une journée ? L’idée de ne pouvoir vous connecter à votre compte twitter vous angoisse ? Peut-être souffrez-vous de « nomophobie », comme 22 % de Français.Smartphones et forfaits illimités
Contraction de « no mobile phobia », la « nomophobie » touche principalement les accros aux réseaux sociaux qui ne supportent pas d’être déconnectés. En février, une étude menée auprès d’un millier d’utilisateurs de mobiles au Royaume-Uni -pays où le terme de « nomophobie » est apparu en 2008- révélait que 66 % d’entre eux se disaient « très angoissés » à l’idée de perdre leur téléphone. Un phénomène qui s’est amplifié avec l’arrivée des smartphones.
49 % pourraient s’en passer
22 % des Français avouent qu’il leur est « impossible » de passer plus d’une journée sans leur téléphone portable, selon un sondage en ligne réalisé en mars par la société Mingle auprès de 1 500 utilisateurs, et un pourcentage qui grimpe à 34 % s’agissant des 15-19 ans.
29 % des personnes interrogées indiquent qu’elles pourraient se passer de leur téléphone plus de 24h « mais difficilement », contre 49 % qui estiment qu’elles y arriveraient « sans problème ».
Toute sa vie dans son téléphone
« On peut comprendre que les gens soient accros à leur smartphone car ils ont toute leur vie dedans, et si par malheur ils le perdent ou qu’il est en panne, ils se sentent totalement coupés du monde », souligne l’écrivain Phil Marso, organisateur depuis une dizaine d’années des Journées mondiales sans téléphone portable les 6, 7 et 8 février de chaque année.
Être toujours connecté
« Parallèlement à tout cela, les réseaux sociaux créent des liens avec des communautés et font qu’il y a un besoin de mise à jour constante et de consultation en permanence. S’il y avait un petit compteur sur chaque téléphone comptabilisant le nombre de fois où on le vérifie, on serait surpris », souligne Damien Douani, expert en nouvelles technologies de l’agence FaDa.
Il parle de « véritable extension du domaine de l’addiction » : « Il y a ce syndrome ‘je suis toujours connecté’, ‘je vérifie mon téléphone au cas où’ ».
Ne rien louper
« On est dans une société robotique où on doit faire plein de choses à la fois. Une partie de la population pense que si elle n’est pas connectée, elle loupe quelque chose. Et si on loupe quelque chose ou si on ne peut pas réagir tout de suite, on développe des formes d’angoisse ou d’énervement. Les gens n’ont plus de patience », selon Phil Marso, auteur en 2004 du premier livre entièrement rédigé en SMS.
« On tue l’inattendu »
« Le smarpthone détruit une forme de fantaisie. Tout est servi sur un plateau et il n’y a plus de spontanéité ou d’effet de surprise, comme trouver un restaurant au fil des rues au lieu de le repérer grâce à une application mobile et s’y rendre directement. On est en train de tuer une forme d’inattendu », estime-t-il.
[via] ouest-france.fr