France: Les soldes ne sont plus incontournables
Photo : Stéphane Geufroi
Trois Français sur quatre ont l’intention d’y participer. C’est moins qu’avant, car les rabais se pratiquent tout au long de l’année. Les vendeurs de vêtements voudraient pourtant se refaire.
Les soldes d’hiver démarrent aujourd’hui. Dans l’habillement, qui représente 75 % des achats, les commerçants physiques espèrent rattraper un second semestre 2011 sinistré. Les ventes sont restées en net retrait de juillet à novembre. Le mois de décembre a fait à peine mieux que décembre 2010, fortement pénalisé par les chutes de neige.
Des acheteurs frileux
Problème, les soldes d’été, catastrophiques, ont montré que le rendez-vous des soldes fixes n’était plus incontournable : les ventes d’habillement ont baissé de 15,5 % en juillet ! 35 % des vêtements sont certes achetés à prix réduit (contre 21 % en 2000), mais cela comprend les promotions tout au long de l’année et les soldes flottants.
« Quand vous aviez deux périodes de soldes dans l’année, c’était simple d’attendre pour acheter un costume 200 € plutôt que 500 €, analyse Pascal Roussarie, de l’Observatoire Cetelem. Si on fait des affaires toute l’année, la part des soldes fixes ne peut que baisser. »
Il observe que les dépenses d’habillement, d’alimentation et de transport font les frais de l’augmentation des dépenses contraintes et des dépenses de loisirs : « Le budget téléphone-Internet ne cesse de progresser pour une famille, mais personne ne veut céder sur cela. »
Du coup, les consommateurs sont forcés de faire des arbitrages : « Le concurrent du vendeur de textile, ce n’est plus forcément la boutique d’en face, mais le vendeur de voyages », estime Pascal Roussarie.
« Ou le livret d’épargne », ajoute Jean-Michel Silberstein, le délégué général du Conseil national des centres commerciaux, qui confirme la frilosité des acheteurs : « 76 % ont l’intention de faire les soldes contre 85 % en 2011, selon un sondage que nous avons demandé à l’institut Ipsos fin décembre. Et ils comptent dépenser 244 € par personne au lieu de 251 € l’an dernier. »
Sans compter que les sites Internet captent une part de plus en plus grande de ces dépenses (9 % l’an dernier). Dans l’habillement, les boutiques gardent l’avantage de l’essayage et du toucher. Mais certains sites, comme le spécialiste de la chaussure Sarenza, mettent en avant les retours gratuits, même en période de soldes : « Le ni repris-ni échangé, cela n’existe pas chez nous, rappelle Stéphane Treppoz, le PDG. Et on donne le choix entre 500 000 références. » Jean-Michel Silberstein le reconnaît : « Internet pourrait bien dépasser la barre des 10 % des ventes cette année. »
[via] Even Vallerie, ouest-france.fr