Dans les coulisses du phénomène Mamma Mia !
En onze ans, cette comédie musicale a été vue par plus de 42 millions de personnes dans 40 pays.Depuis deux mois, le spectacle hommage à Abba triomphe à Paris.
Chaque soir, à travers le monde, plus de 15 000 personnes assistent au spectacle.Brinkhoff/Mögenburg © Littlestar. Photos Claude STEFAN.
Reportage
C’est plein à craquer tous les soirs, complet jusqu’à fin janvier. Depuis le début des représentations à Mogador, le 28 octobre, 200 000 billets ont été vendus. La pièce a été prolongée une première fois jusqu’à fin avril, puis jusqu’à fin mai…
Pourquoi cet engouement pour un spectacle à la gloire d’un groupe kitch séparé depuis près de trente ans ? « C’est super-entraînant, ça déborde d’énergie et ça touche toutes les générations », résume Marion Posta, l’une des comédiennes (à gauche, en orange, sur la photo).
« Moi, j’étais vraiment une fan d’Abba à l’époque. Je redoutai la traduction des textes en français. Finalement, ça passe impeccable. Surtout, cela permet de raconter une histoire. » Celle d’une jeune fille qui ne connaît pas son père et qui invite à son mariage trois anciens petits amis de sa mère dans l’espoir de découvrir la vérité. Comédie sympathique adaptée au cinéma en 2008.
« C’est davantage une pièce de théâtre avec des chansons qu’une comédie musicale », souligne Véronique Bandelier, metteur en scène. Le spectacle est en effet plus sobre que l’on pourrait croire. Point de paillettes, ni de pattes d’eph’,excepté pour le final.
« Tout est en live ! »
Chaque jour, à 18 h 30, les comédiens se retrouvent pour le « warm up », l’échauffement vocal et physique. Rendez-vous indispensable pour la dizaine de rôles principaux, dans le studio de répétitions de Mogador, le plus grand théâtre privé de Paris (1 600 places).
« Maintenant que l’on commence à être rodés, c’est là qu’il faut être vigilant, confie Patrick Mazet, l’un des trois pères dans la pièce. Chaque soir, on travaille sans filet : musique, chants… tout est en live ! »
L’équipe anglaise, à l’origine de la pièce, est venue sélectionner et former les comédiens pour la version française. « On a travaillé ensemble sur l’adaptation, poursuit Véronique Bandelier. L’histoire est toujours la même et l’action se déroule en Grèce. Seuls quelques traits de caractère ou allusions culturelles bougent d’un pays à l’autre. » En France, par exemple, le personnage de Paul l’aventurier est breton.
Dona, la maman (au centre sur la photo), est interprétée par Claire Guyot, la « voix » française des actrices Teri Hatcher (Desperate Housewives), Winona Ryder et Sarah Michelle Gellar. « Abba, j’étais passée complètement à côté… Moi, c’était plutôt Police, Genesis et Pink Floyd. Maintenant j’apprécie vraiment, c’est très festif et ça donne la patate. »
À voir le public se lever et taper dans ses mains pour reprendre en coeur Waterloo, Money Money Money et Dancing Queen, la machine à tubes fonctionne à plein régime. « Abba, c’est la génération de mes parents, sourit Gaëlle Gauthier, 25 ans, la jeune héroïne de la pièce. Mais la fête, les paillettes, j’adore. Moi aussi, je suis devenue fan ! »
[via] Guillaume Bouniol, ouest-france.fr
