Euro 2016 : Rennes retire sa candidature
Euro 2016. Si la France est retenue, Rennes ne sera pas ville organisatrice. Faute de financements garantis par l’État, regrette le maire de Rennes, qui a annoncé ce retrait hier.
Le Stade de la Route de Lorient n'accueillera pas de match de l'Euro 2016, si la candidature de la France est retenue. Photo : Marc Ollivier
« Ce ne serait pas responsable ni raisonnable de maintenir la candidature de Rennes à l’organisation de l’Euro 2016 si la France est retenue ». Après plusieurs mois d’études, Daniel Delaveau, le maire de Rennes a « définitivement » mis un terme au projet Euro 2016 à Rennes.
« Depuis juillet, lorsque nous avons reçu les présidents de la Ligue professionnelle et de la fédération française de football, nous avons suivi le calendrier à la lettre, explique Daniel Delaveau. L’étude de faisabilité a été positive sur un projet d’agrandissement du stade de la Route de Lorient de 5 000 places supplémentaires. Pour un coût estimé à 36 millions d’euros. Début septembre, dans un courrier adressé à madame Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, nous avons cherché à connaître la hauteur de l’engagement financier de l’État sur notre projet, au regard de l’enveloppe globale de 150 millions d’euros (1). Pour seule réponse, fin octobre, on nous a demandé de prendre contact avec un de ses conseillers techniques que nous n’avons jamais réussi à joindre… Donc, au final, nous n’avons aucune garantie de l’engagement de l’État. D’où notre décision de retirer notre candidature ».
« Une espèce d’entourloupe »
Bruno Chavanat, le leader de l’opposition municipale UMP à Rennes, estime que l’annonce faite par le maire n’est « ni conforme à la vérité, ni conforme à la chronologie des faits. Dire que la Ville renonce au projet à cause de l’Etat n’est qu’une espèce d’entourloupe. En se portant candidate, la municipalité n’avait aucune intention d’aller au bout. J’ai eu des échanges en apparté avec plusieurs élus de la majorité qui le reconnaissaient depuis longtemps. Faire semblant d’arrêter en disant que c’est à cause de l’Etat n’est pas glorieux du tout ! »
De son côté, le président du Stade Rennais, Frédéric de Saint-Sernin, ne partage pas ce point de vue. « Il y avait une vraie volonté de la ville de Rennes de mener à bien ce projet. J’avais appuyé cette candidature auprès de mes interlocuteurs au gouvernement en précisant bien qu’il ne fallait pas commettre la même erreur qu’en 1998 en mettant tous les deniers publics sur un seul stade. Mais, au contraire, répartir l’enveloppe sur l’ensemble du territoire. A partir du moment où il n’y a pas de garanties sur la participation financière de l’État, c’est une sage décision que de renoncer maintenant plutôt que dans quelques jours après avoir été retenu. »
Au final, presque tous s’accordent à dire que cette décision est la bonne. D’autant que, comme le souligne le président du Stade Rennais, « dans le contexte actuel, cela aurait été un luxe d’investir 36 millions d’euros pour agrandir le stade de 5 000 places, et le passer à 34 000, alors que nous avons une moyenne de 24 000 spectateurs. »
Reste que cette expérience sur le projet Euro 2016 n’aura pas été vaine puisque la ville de Rennes et le Stade Rennais réfléchissent d’ores et déjà à un plan de développement du quartier de Cleunay et à de nouveaux aménagements à l’intérieur du stade.
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de ouest-france.fr
publié, le 07 Novembre 2009
