France – Les producteurs veulent, eux aussi, profiter de la hausse des cours du lait
Ils donnent jusqu’au 12 août aux industriels pour revenir à la table des négociations.Et demandent le soutien des consommateurs.
Les producteurs veulent, eux aussi, profiter de la hausse des cours du lait. AFP
Ils veulent une augmentation de 31 € pour 1 000 l. Mais les plus gros transformateurs, tels Lactalis, Bongrain, Bel ou Sodiaal ne leur en offrent qu’environ 13 € de plus. Les producteurs de lait remontent donc au créneau.
Réunis hier à Paris, les syndicats majoritaires du secteur laitier ont lancé un ultimatum aux industriels : ils leur donnent jusqu’au 12 août pour revenir à la table des négociations. En cas d’échec, Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, promet des actions dans les sièges sociaux des entreprises qui ne « joueraient pas le jeu »… Car pour les producteurs, il est légitime de réclamer davantage que l’augmentation offerte par les industriels : l’an dernier, quand les prix se sont effondrés, ils ont perdu 54 % de leurs revenus. Maintenant que les prix remontent, ils veulent en bénéficier.
Un point de vue que partage le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui leur a apporté son soutien hier : « Maintenant que les prix remontent, je souhaite que les industriels et les coopératives fassent les efforts nécessaires pour que les producteurs soient rémunérés à leur juste valeur », a-t-il dit. Mais il veut aussi que « l’on sorte de ce système où, tous les trois mois, il y a une crise sur le prix du lait ».
Les consommateurs, des alliés
Pour cela, le ministre préconise une meilleure organisation des producteurs de lait face à leurs clients. Et la signature de contrats écrits qui leur permettraient de savoir, à plus long terme, combien ils seront rémunérés. Il faudra, avant cela, qu’un climat de confiance s’établisse au sein de la filière.
En attendant, d’ici la date de leur ultimatum, les agriculteurs vont rester mobilisés en généralisant des actions déjà menées ici et là. Comme étiqueter, dans les grandes surfaces, les produits des industriels qui n’achètent pas, selon eux, le lait à son juste prix. « Aujourd’hui, le rapport de force n’est pas équilibré, nous sommes donc obligés de faire appel à de nouveaux alliés », explique Marie-Thérèse Bonneau, secrétaire générale adjointe de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).
[via] Antonin Garnier, ouest-france.fr