Vieilles Charrues. Ce qu’il faut retenir de la première journée
Plus de30 000 spectateurs pour ce premier jour des Charrues, soit 20 000 de moins que l’an passé. Photo Thomas Brégardis / Ouest-France
La 21e édition des Vieilles Charrues a démarré ce jeudi à Carhaix. Une première journée de festival où l’affluence était en nette baisse par rapport à l’année dernière. Du coup, la prairie de Kerampuilh en milieu d’après-midi semblait bien plus clairsemée, l’ambiance mettant un certain temps à monter, jusqu’à ce que Zebda retourne enfin la foule.
Concert magistral de Portishead. Photo Jérôme Fouquet
Affluence en baisse
Effets de la crise ou de la météo ? Concurrence de plus en plus ardue des autres festivals ? Lassitude ? Programmation qui n’a pas trouvé son public ou manque d’une très grosse tête d’affiche ? Toujours est-il que cette première journée des Vieilles Charrues n’a pas fait le plein. Loin de là. Loïck Royant, le directeur des Vieilles Charrues, enregistrait 20 à 25 000 festivaliers de moins que le jeudi de l’année dernière.
Le traditionnel tiré de charrue avec les Frères Morvan. Photo Thomas Brégardis / Ouest-France
Premier effet de cette légère désaffection, la traditionnelle cohue aux entrées n’a pas eu lieu. Ensuite, la prairie a longtemps été clairsemée, alors que l’immense espace de la Garenne était fermée ce jeudi, n’ouvrant que vendredi.
Alors certes il n’y a pas de jour férié ce week-end, mais les Vieilles Charrues ne nous ont pas habitués à cela. Depuis 2001, les Charrues jouaient fréquemment à guichets fermés. Or, outre la baisse de fréquentation de ce jeudi, il restait aussi des places pour le vendredi et le dimanche s’est finalement rempli jeudi. Beaucoup réclament une très grosse tête d’affiche. Les Charrues devront peut-être revenir à la formule mise en place depuis 2006, qui veut que la programmation du jeudi est basée sur une très grosse pointure du style de Springsteen ou Muse.
Les super-héros
Cette baisse d’affluence n’a pas empêché le public de faire la fête. Ceux qui sont là ne s’en laissent pas compter. Beaucoup se sont donc déguisés en super-héros pour honorer le thème de cette édition 2012.
Rover classieux
Rover a ouvert le bal des concerts de ce jeudi aux Vieilles Charrues avec sa pop « classieuse ». Un chanteur, amoureux de la Bretagne qui vit dans les Côtes-d’Armor, avec une carrure à la Depardieu… Son album était l’une des révélations 2012, l’artiste confirme en live. Il livre une prestation d’une grande intensité, jouant les morceaux de l’album dans des versions plus rock’n’roll.
Django Django
Le premier album de Django Django est sorti en janvier et ils se produisent déjà sur la grande scène des Vieilles Charrues. Le groupe envoie du gros son, par touches électro et envolées plus rock, enchaîne les morceaux sans temps mort. C’est léger, un tantinet psychédélique, les jambes des festivaliers frétillent, la tête bouge, l’envie de danser nous prend, c’est parti !
Stuck in the sound
Franchement on aime bien les Stuck in the Sound, ils sont la preuve qu’on peut faire du vrai bon rock en France. Mais, par moments, entre deux cris d’amour à la gloire du chanteur on se serait presque cru devant un concert des BB Brunes. Et alors quand le chanteur s’est amusé à remettre sa mèche… on n’en parle pas. Sinon ? Sinon, c’était vraiment très très bien.
Keziah Jones
L’instant funk et groove de cette première journée. Mais pour son premier passage aux Charrues, Keziah Jones reste plus que jamais attaché à son tube planétaire et ses rythmes de l’amour.
Zebda
Il aura fallu attendre les vétérans toulousains pour avoir les premiers gros frissons de ce festival. En deux morceaux les Zebda ont réveillé le public un peu calme des Charrues. Les années passent, mais Zebda reste toujours au top pour mettre l’ambiance.
Baadman
Les bonnes surprises viennent souvent de la scène Graal (3e scène). C’est une nouvelle fois le cas avec Baadman. Un minot de 17 ans qui derrière ses platines et ses machines envoie une électro aux beats ravageurs. A suivre.
Portishead
C’était le concert attendu. Et l’on n’a pas été déçu. Beth Gibbons et sa bande ont donné un concert magnifique, magistral. Un bijou tout en nuances. Tantôt fragile mené par la voix cristaline de Gibbons et porté par des nappes synthétiques. Tantôt puissant par de profondes infra-basses et d’éclairs rythmiques. Un concert majuscule, avec des images projetées sur les écrans géants plutôt que les têtes des musiciens.
La folie LMFAO
Ils ont commencé par lancer des bracelets lumineux dans la foule. Puis ils sont arrivés sur scène, dans un nuage de fumigène, déguisés et accompagnés de zèbres en plastique. Bref LMFAO a mis un joyeux bordel, jeudi soir, aux Vieilles Charrues.
[via] ouest-france.fr,