NKM. « La Bretagne en pointe dans le numérique »
Nathalie Kosciusko-Morizet est, aujourd’hui, à Rennes, pour présenter le mode d’emploi du grand emprunt.
Trois questions à…
Nathalie Kosciusko-Morizet - Photo: David Adémas
Pourquoi donner à Rennes le coup d’envoi du volet numérique du grand emprunt « Sarkozy » ?
Le choix n’est pas dû au hasard. Le numérique est le symbole même de l’investissement d’avenir. Et la Bretagne, notamment avec son pôle « Image et réseaux », est une terre de développement privilégiée. Elle a réussi à créer un écosystème particulier d’innovations entre les très grosses boîtes et les PME. Et Rennes est en train de se doter d’un espace d’échanges et de création où se retrouveront tous les fondus du numérique, à l’image de La Cantine à Paris.
Comment va être distribuée la manne des 4,5 milliards réservée au numérique ?
On veut un système ouvert sur toutes les entreprises, pas seulement les grandes. Une moitié de l’argent sera réservée au réseau (fibre optique) pour permettre au plus grand nombre d’accéder au très haut débit le plus vite possible. Mais la nouveauté, que j’ai voulue, c’est qu’une autre moitié soit consacrée aux contenus, aux usages, aux services. On a pris un peu de retard sur les Américains. Or, c’est là que se jouent la compétitivité, l’emploi, l’avenir. Il ne suffit pas de créer les autoroutes de l’information. Il faut aussi qu’elles fassent rouler des voitures fabriquées en France, avec un code de la route français.
Quels axes prioritaires pourle contenu ?
L’e-santé et l’e-éducation, le télétravail, la numérisation des contenus culturels, scientifiques et techniques. Nous devons aussi répondre au défi majeur de « l’informatique en nuage » (cloud computing) qui fait que l’on utilise de plus en plus des infrastructures et des services partagés en matière numérique. Ce phénomène nécessite la création de grandes centrales numériques de calcul et de stockage essentiels pour notre compétitivité ¯ les Américains ont calculé que pour chaque dollar investi il y avait un taux de retour de 6 à 13 dollars ¯ et pour notre souveraineté. Il faut une alternative française et européenne.
[via l’article d’origine ]
Propos recueilli par Paul Burel, ouest-france.fr
publié, le 30 Mars 2010