Les cheveux, éléments indispensables de la beauté

tient à un cheveu… ou à plusieurs

Les cheveux, éléments indispensables de la séduction. Mais pourquoi diable les a-t-on bruns et ondulés alors qu’on les voudrait blonds et raides ? Et peut-on laisser pousser sa chevelure jusqu’au sol ? À Paris, une exposition très ludique, Le cheveu de mèche avec la science, répond à ces questions à grand renfort d’expériences, d’observations au microscope, de films.

Combien de cheveux a-t-on sur la tête ?

Pas moins de 120 000 ! Soit 200 à 300 cheveux par cm2. 50 à 100 d’entre eux tombent chaque jour, soit 30 000 par an.

D’où vient leur couleur ?

Elle est programmée génétiquement. Des cellules, les mélanocytes, produisent la mélanine, composée de deux pigments, un brun et un rouge. Suivant leur dosage ces pigments, incorporés dans la tige du cheveu, lui donneront sa couleur. Celle-ci dépend aussi des reflets de lumière qui se forment sur certains cheveux, plus clairs voire translucides.

Cette couleur peut-elle changer ?

Le soleil peut l’éclaircir, car il oxyde et dégrade la mélanine. Quant à l’âge, il provoque la disparition des mélanocytes et la baisse de la mélanine. Un cheveu gris est un cheveu dans lequel il y a moins de mélanine, et dans un cheveu blanc, il n’y en a plus du tout.

Couper les cheveux les fait-il pousser plus vite ?

Non, c’est une légende ! Les cheveux poussent par la racine, à l’intérieur de la tête. Les nouvelles cellules, fabriquées sous la peau, propulent donc les anciennes à l’extérieur. Couper les cheveux sert seulement à les rendre plus beaux, puisque l’on se débarrasse de la partie la plus ancienne et la plus abîmée. Et inutile de les couper les soirs de pleine lune pour qu’ils soient plus beaux : cela aussi relève du mythe…

Un cheveu peut-il pousser indéfiniment ?

Non. Son espérance de vie est de 2 à 3 ans seulement. Ensuite la croissance s’arrête, et il tombe. Au bout de trois mois, son remplaçant apparaît. Un cheveu pousse de 1 à 1,5 cm par mois. Les chevelures de plus de 60 cm sont donc rares. Cependant, dans les populations asiatiques, on a observé des chevelures d’une longueur exceptionnelle.

Pourquoi certains cheveux sont-ils raides, d’autres frisés ?

Le follicule qui se trouve sous la peau, à savoir le bulbe à l’origine de la fabrication du cheveu, détermine sa forme. S’il est droit, le cheveu sera raide ; s’il a une structure en forme de « S », il sera bouclé. Dans l’exposition, des sculptures de plastique comparent les différentes formes de cheveux. Un cheveu raide aura une section ronde, un cheveu ondulé une section ovale.

Peut-on changer la structure de la chevelure ?

Oui, cela peut se faire en utilisant des produits chimiques, sur la partie visible de la chevelure. Par exemple, en pratiquant un lissage japonais. Mais à la repousse, le cheveu reprend sa forme habituelle.

Comment agissent le gel et la laque ?

Le gel s’applique en une couche qui gaine et rigidifie le cheveu. La laque, elle, est composée de gouttelettes qui se collent entre elles d’un cheveu à l’autre.

Fragile, le cheveu ?

Non, il est aussi solide qu’un fil d’aluminium ! L’exposition montre qu’une mèche de 2 000 cheveux peut supporter un poids de 30 kg. Cette solidité est due à sa structure composite : une tige enrobée d’écailles formant une gaine de protection, entourée d’une enveloppe, le cortex. Un cheveu sec peut s’allonger de 30 % sans casser, un cheveu mouillé de 50 %. Les cheveux des Asiatiques sont les plus résistants, puis viennent ceux des Européens, et enfin ceux des Africains.

Peut-on différencier un cheveu d’un poil ?

Non, chez un humain, c’est la même chose. Et les cheveux humains sont très proches des poils d’animaux…

Le cheveu, immortel ?

Il est fait d’une matière imputrescible. Et peut donc en apprendre beaucoup sur son propriétaire disparu. Ainsi, on a retrouvé du plomb dans les cheveux de Beethoven, ce qui peut expliquer les douleurs dont il souffrait. On a pu déterminer que le pharaon Ramsès II était blond-roux. Et des soldats américains morts au Vietnam ou en Corée ont pu être identifiés grâce aux mèches conservées par leurs parents lorsqu’ils étaient enfants.

[via]  Florence Pitard, ouest-france.fr