La tablette scolaire, plus intuitive qu’un ordinateur
les éditeurs Nathan et Bordas participent cette année à l’introduction expérimentale de tablettes dans les dix collèges de Saône-et-Loire. Selon la responsable numérique chez Nathan, la tablette remplacera tôt ou tard le bon vieux manuel papier dans les classes.
« Avec un accès au web quasi-total sur le territoire, l’utilisation des tablettes s’est démocratisée dans les foyers »,explique Sylvain Fayolle. Depuis la rentrée, les éditeurs Nathan et Bordas proposent des manuels virtuels au grand public, en téléchargement sur leur site.
Ses Suggestions
❏ Les tablettes pédagogiques peuvent-elles devenir
le prochain support-roi de l’édition éducative ?
➔ C’est un support dont on ne pourra pas se passer dans les années à venir. Aujourd’hui, les tablettes sont devenues performantes, avec une autonomie plus importante et une capacité de stockage suffisante. Surtout, elles offrent une facilité d’utilisation plus intuitive qu’un ordinateur : ça s’allume très vite, s’éteint très vite… Et avec un accès au web quasi-total sur le territoire, leur utilisation s’est démocratisée dans les foyers.
❏ Les manuels vont-ils disparaître ?
➔ Pas sûr, mais on le pressent. Ce qui compte, c’est de créer une pédagogie pertinente : le cahier peut encore avoir aussi son utilité, son sens. Et pour utiliser les tablettes scolaires, les professeurs doivent recevoir une formation adéquate. Pour l’instant, il n’y a pas de date limite d’utilisation des manuels.
❏ Vous innovez aussi cette année en mettant en ligne des manuels,
téléchargeables par les familles. Combien d’ouvrages avez-vous numérisé ?
➔ Une quarantaine de titres allant de de la 6e à la seconde sont disponibles sur les sites Bordas et Nathan, entre 4,49 et 5,49 euros. Histoire-géo, français, maths, SVT… Le catalogue va s’élargir avec les années. Ces manuels sont pensés pour être supportés sur tablette scolaire et servir de complément éducatif aux familles. Par exemple, au lieu d’emmener trois cartables pour faire réviser les enfants en vacances, les parents emmènent juste leur tablette : c’est plus mobile.
❏ A part le poids, qu’est-ce que les tablettes apportent de plus ?
➔ Chaque logiciel peut contenir jusqu’à 300 animations : contenu audio, vidéo… Il y a aussi des schémas animés qui rendent les cours plus ludiques : une carte qui montre le mouvement des troupes pendant la guerre 14-18 par exemple. Les exercices proposés sont aussi très variés : textes à trous, relier-déposer, questionnaires à choix multiples. Cette offre permet de lutter contre l’ennui des élèves en classe.
❏ Quelles sont les applications possibles pour les profs ?
➔ Pour les profs, on propose un parcours pédagogique en fonction du programme et de la matière. L’enseignant a accès à son cours, chapitre par chapitre. Il peut décider à tout moment de changer l’ordre proposé et d’enrichir le contenu avec ses propres documents, multimédias ou pas.
❏ Vendre des logiciels est aussi rentable que vendre des manuels ?
➔ Je pourrai vous répondre quand on en vendra beaucoup ! Pour le moment, l’utilisation de manuels virtuels est assez faible. Et leur coût fixe est plus important qu’une version papier. Quand on ne vend pas assez de manuels, on peut toujours arrêter l’impression et réduire les coûts. Alors qu’un logiciel nécessite un investissement total pour son développement et sa diffusion. Il y a aussi les dépenses supplémentaires liées à la mise en place d’un service après-vente, pour aider les enseignants à maîtriser les nouvelles fonctionnalités. Mais notre objectif principal, c’est d’être compatible sur toutes les machines pour offrir du contenu à un maximum d’élèves et d’enseignants. C’est une grosse difficulté d’être présent à la fois sur Mac, Windows, Androïd… Le plus dur est de parvenir à former nos développeurs aux nouvelles fonctionnalités multimédias pour tenir les délais puisque chaque année, le programme change : nos logiciels aussi.
[Propos recueillis par Adrian de San Isidoro] tempsreel.nouvelobs.com
