La TNT, un succès et de nouvelles aventures…

Finie la télé de grand-papa ! Demain, la région Midi-Pyrénées passe au tout numérique. Puis, le 29 novembre, ça sera au tour du Languedoc-Roussillon. Les derniers émetteurs analogiques auront alors cessé d’émettre en France métropolitaine. Tout le territoire sera couvert par la télévision numérique terrestre et ses dix-huit chaînes gratuites. Le point, avant de nouveaux bouleversements.

La TNT gratuite a trouvé son public

La lecture des grilles des TMC, W9, NRJ12 et autre Direct Star, suscite parfois un certain découragement chez l’amateur de programmes novateurs. Énième rediffusion de séries ou de films, émissions de faits divers à tire-larigot, bêtisiers, catch américain avec blondes à forte poitrine, voilà les plats souvent proposés aux téléspectateurs.

Et ça marche ! Entre le printemps 2005 et septembre 2011, au fur et à mesure de leur généralisation, les nouvelles chaînes ont grignoté le gâteau des « historiques », TF1, France 2, France 3, France 5, M6 et Arte. En 2006, TF1 et France 2 totalisaient presque 51 % de l’audience. En 2010, elles sont tombées à 41 %.

Parmi les petites nouvelles, TMC passe souvent devant France 3, en rediffusant des grands films hollywoodiens. Idem pour W9 et France 4 avec leurs matches de foot. Le 4 octobre, en soirée, Gulli, la chaîne pour enfants, a eu plus de téléspectateurs que France 2.

Canal + récupère deux chaînes

En à peine six ans, le paysage de la TNT gratuite a beaucoup bougé. Des indépendantes, comme NT1 ou TMC ont été rachetées par TF1 qui a ainsi cherché à compenser les pertes de sa chaîne phare. W9 appartient au groupe M6. Mais l’événement des dernières semaines, c’est le projet de rachat de Direct 8 et de Direct Star (groupe Bolloré) par Canal +, qui possède déjà la chaîne d’info iTélé.

Avec la possibilité de recycler ses programmes haut de gamme (séries prestigieuses et grands films), Canal fait trembler les concurrents : aussi bien les « gros » (TF1 et M6) que les « petits » (NRJ et BFM), ou le service public en perte de vitesse. Rude bagarre sur les audiences ¯ et donc sur les recettes publicitaires ¯ en perspective, sans doute à partir de la fin 2012, si les autorités de la concurrence et le CSA donnent leur feu vert.

Six nouvelles chaînes : fin 2012 – début 2013

Comme si l’arrivée de Canal dans le jeu ne suffisait pas, le gouvernement a rebattu les cartes en annonçant la création de six nouvelles chaînes. En mars 2012, le Conseil supérieur de l’audiovisuel attribuera les fréquences. Les lancements interviendraient à la rentrée 2012 « pour au moins 25 % de la population française, dont Bordeaux, Marseille et Paris », selon un communiqué du CSA. Les régions de l’Ouest seraient concernées au premier semestre 2013.

La TNT gratuite passerait à vingt-quatre chaînes gratuites. Ou un peu moins car des fréquences reviendraient aux existantes pour diffuser en haute définition.

Mais des télés payantes, comme Paris Première (groupe M6), LCI (groupe TF1), L’Équipe TV pourraient aussi faire acte de candidature. Sans oublier les nouveaux projets préparés par BFM et NRJ.

Une autre révolution ?

Et si les changements de la TNT n’étaient qu’une petite brise avant la grande tempête ? Les groupes de télévision traditionnelle attendent avec anxiété la généralisation de la télé connectée à Internet via des postes adaptés, mi-téléviseur, mi-ordinateur. Les géants du Net (Apple, Google, Facebook, les fournisseurs d’accès, etc.) sont dans les starting-blocks. D’ici trois à cinq ans, leurs projets pourraient révolutionner la manière de consommer les programmes. Et modifier la donne économique.

[via]  Alain Guyot, ouest-france.fr