La viande bio bretonne prend du muscle
BVB, l’acteur historique régional (1), rentre au capital de l’entreprise nationale Unébio. Objectif : garantir des débouchés aux éleveurs et des apports réguliers.
Benoit Frogier, technicien à BVB, Daniel Bronsard et René Le Courtois, coprésidents de Bretagne Viande Bio, et Pascal Vallée, éleveur-adhérent à Goven en Ille-et-Vilaine (de gauche à droite). Ouest-France
3 000 bovins bio en 2012. Créée en 1991 par une poignée d’éleveurs, BVB a vu son activité croître au rythme des conversions d’éleveurs en agriculture biologique. « Nous avons commercialisé 1 500 bovins en 2008, nous en sommes à 1 750 et nous en prévoyons 3 000 avant la fin 2012 », indique René Le Courtois, éleveur de vaches allaitantes à Saint-Nolff (Morbihan). Il copréside Bretagne Viande Bio avec son collègue Daniel Bronsard de Pluméliau (Morbihan).
« Nous avons 350 fermes adhérentes, ajoute-t-il. Nous sommes une filière interprofessionnelle avec des producteurs, des transformateurs, des bouchers et des distributeurs. » La viande bovine est la principale activité de BVB, mais elle assure aussi des débouchés à de la viande de porc, d’ovin et de lapin. Les volumes prennent plusieurs directions : celle des établissements Montfort-Viandes, au Faouët (Morbihan), pour la transformation de la viande bovine auprès des distributeurs, celle des artisans bouchers et des points de vente traditionnels dans les coops bio et autres magasins de proximité.
Nouveaux marchés. En rentrant dans le capital de la structure nationale Unébio réunissant un millier d’éleveurs, BVB accédera à de nouveaux débouchés et pourra garantir l’approvisionnement de ses clients en toutes périodes. « Jusqu’ici, nous travaillions en flux tendu, explique Benoit Frogier, technicien à BVB. Nous avions même parfois du mal à fournir. Mais, avec l’afflux de nouveaux animaux, nos débouchés actuels risquent de ne pas pouvoir tout absorber. En nous alliant à la structure nationale, nous garantissons à nos adhérents un accès permanent au marché. » En tout cas, la demande est au rendez-vous. Les consommateurs achètent de plus en plus de steaks hachés avec le logo AB.
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Surenchères. Surfant sur la vague bio, des marchands de bestiaux n’hésitent pas à surenchérir sur la grille de prix de BVB pour appâter des éleveurs. « À la première anicroche, ils les laisseront tomber et s’en iront », prédit Pascal Vallée, éleveur à Goven, en Ille-et-Vilaine. Fidèle adhérent de BVB, il vend par son intermédiaire une dizaine de vaches laitières de réforme par an. « Mon partenariat avec Bretagne Viande Bio s’inscrit dans une démarche collective à long terme pour structurer notre filière. »
Anticipation. Pour mieux coller à la demande, BVB demande à ses adhérents de déclarer deux mois à l’avance leur souhait de vendre des animaux. « Ça nous permet d’organiser avec l’aval d’éventuelles opérations de promotion lorsque nous savons que nous aurons un afflux supplémentaire d’animaux. » BVB prévoit déjà un déstockage de bovins à l’automne. Compte tenu des mauvaises conditions climatiques du printemps, des éleveurs n’auront pas assez de stocks pour nourrir toutes leurs vaches pendant l’hiver.
[via] Jean-Paul Louédoc, ouest-france.fr
