Le tram au service de la lutte contre le réchauffement climatique

Le groupe Alstom mise sur les tramways pour réduire les gaz à effet de serre, tout en comptant sur le partenariat avec les communes.

Les tramways Citadis se mettent à l’heure du Sommet de Copenhague. Photo Jean Becker

Alstom ouvre de nouveaux horizons aux transports urbains grâce à sa nouvelle gamme de tramways. Il s’agit pour le constructeur français de mettre en place un nouveau moyen de lutter contre la pollution et l’engorgement des villes.

Aujourd’hui bien plus qu’un simple moyen de transport, le tramway permet de repenser la ville, de développer une mobilité durable, d’assurer une vraie qualité de service, de redynamiser l’espace urbain et de valoriser le patrimoine architectural.

Pour répondre à ces nouveaux enjeux, Alstom Transport a développé une plateforme technologique de tramways, le Citadis. Ainsi chaque ville peut personnaliser son tramway, comme ce fut le cas à Mulhouse. Le client choisit le style extérieur, notamment la face avant de la voiture, les aménagements intérieurs et le système d’alimentation, avec ou sans caténaires.

« Le tramway, selon Jean-Marc Reynaud, directeur de la plateforme située à La Rochelle, devient alors un objet expressif, emblématique, reflétant les valeurs et la dynamique de la ville dans laquelle il s’inscrit ».

Par exemple, le prochain tramway d’Orléans, qui symbolisera la « Cosmétique vallée », sera de couleur or, tandis qu’à Montpellier, l’intérieur sera dans les tons bleus, qui plongeront le passager dans le monde sous-marin…

Des tramways recyclables

Parce qu’il fonctionne avec une énergie propre et qu’il permet de transporter autant de personnes que trois bus ou 50 voitures, le tramway apparaît aujourd’hui, en marge du Sommet de Copenhague sur le climat, comme le vecteur ultramoderne de la lutte contre la pollution et l’engorgement des villes.

« Pour aller plus loin, souligne le directeur, Alstom s’est engagé à intégrer des paramètres environnementaux dans la conception même de ses tramways, en vue de maîtriser et de réduire leur impact sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie, de la fabrication au recyclage ».

Cette approche du développement durable a permis d’améliorer la « recyclabilité » des tramways en employant des matériaux tels que l’acier, l’aluminium ou le cuivre, dont les filières de recyclage sont bien développées. Alstom mène également des recherches dans le domaine des biomatériaux, issus de ressources renouvelables tels que le bois ou le chanvre. Cette recyclabilité atteint désormais 98 %.

Un tram consomme moins que les illuminations de Noël

Alstom a réussi aussi à réduire les nuisances sonores, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du tramway, avec l’utilisation de matériaux isolants et par l’amélioration du contact roue-rail, grâce à des amortisseurs acoustiques. Le tramway Citadis émet ainsi un niveau sonore quatre fois inférieur à celui générer par le trafic automobile.

Les études et les recherches menées par les techniciens de La Rochelle ont permis également de diminuer la consommation d’énergie, dans un contexte de forte tension sur les prix.

Un tramway Citadis ne consomme pas plus dans une ville que les illuminations de Noël, même en LED… L’utilisation des matériaux composites et l’amélioration de l’efficacité des systèmes de traction ont permis de réduire la masse et la consommation d’énergie de 10 %. « Un Citadis, précise Jean-Marc Reynaud, consomme ainsi, en Kwh/passager assis, quatre fois moins qu’un bus et dix fois moins qu’une voiture ».

Il ne reste plus qu’à changer les habitudes des citadins, pour réduire réellement les gaz à effet de serre.

[ via l’article d’origine ]
Un dossier de Jean Becker, lalsace.fr
publié, Jeudi le 17 Décembre 2009