Le portable devient un couteau suisse technologique
Surfer sur le Net, gérer ses mails à distance : les téléphones mobiles présentés au salon de Barcelonesont de plus en plus puissants. Revers de la médaille, le réseau risque de saturer.
Le marché des smartphones (des téléphones capables d'accueillir de nombreuses applications) va progresser de 46 % en 2010. Photo : Reuters
Faire rentrer votre bureau, votre chaîne hi-fi et vos films préférés dans le creux de votre poche : voilà toute l’ambition des nouveaux téléphones portables. Jusqu’ici réservé à un public de chefs d’entreprises, de businessmen entre deux avions, le marché des smartphones explose. Des quoi ? Des téléphones portables capables d’accueillir un tas d’applications allant de la plus utile à la plus futile.
Ils sont les vedettes du congrès mondial de la téléphonie mobile qui se tient, depuis lundi, à Barcelonne. Tous les constructeurs se lancent à la conquête de ce marché qui se démocratise. Avec l’arrivée de l’iPhone d’Apple, des millions d’utilisateurs ont pris goût à cette multicapacité des portables. « Avant j’avais un téléphone basique, confie Anne, 35 ans. Désormais avec mon iPhone, j’écoute de la musique. Dans les salles d’attente, je regarde un film, je reçois mes mails du bureau. Le tout avec une grande facilité d’utilisation. » Le succès des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter contribue également à cet engouement pour les téléphones capables de surfer sur le Net.
Alors que le marché des téléphones mobiles classiques devrait seulement progresser de 9 % en 2010, celui des smartphones va bondir de 46 % ! « Au-delà de la concurrence sur les téléphones eux-mêmes, il y a aussi de gros enjeux sur le choix du système d’exploitation (le logiciel qui permet de faire fonctionner toutes les applications du téléphone), explique Estelle Gibert, directrice marketing France de Sony Ericsson. Pour nos modèles, nous avons choisi, Android, de Google, qui offre de nombreuses possibilités à l’utilisateur. »
Mais arrive également sur le marché Windows Mobile 7, de Microsoft. Quant à Samsung, il va mettre sur le marché « Bada » son propre système d’exploitation. L’utilisateur choisira celui qui lui permettra de jongler entre toutes les possibilités de son téléphone sans avoir à se cogner une notice qui ressemble à une thèse de 700 pages.
Mais ce succès n’est pas sans conséquences : si tous les utilisateurs se ruent sur le Net, le réseau sature. C’est déjà le cas aux États-Unis et en Angleterre et dans certains quartiers de Paris. Réponse apportée par les opérateurs : la 4G. Cette quatrième génération offre des débits quatre fois plus rapides que la 3G. Les opérateurs américains et Japonais l’attendent avec impatience. En France, on se montre plus prudent.
[ via l’article d’origine ]
Philippe LEMOINE, ouest-france.fr
publié, le 18 Février 2010