Le Muséum national ressuscite les dinosaures
SCIENCES – 20 Minutes a visité en avant-première l’exposition exceptionnelle, visible dès demain à Paris, qui retraçe la vie il y a des millions d’années, au moment où la Terre connaît une grande crise d’extinction des dinosaures…
Carnotausaurus (à g.) et Albertosaurus (au centre), cousin du fameux tyrannosaure, étaient deux des principaux prédateurs au crétacé. En haut à dr., pteranodon, de la famille des ptérosaures, fut l'un des premiers reptiles à voler. Ce squelette complet re/ SEBASTIEN ORTOLA / 20MINUTES
Les dinosaures en haut de l’affiche. Décor du nouveau film de Luc Besson Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, tourné en partie dans la galerie de Paléontologie (5e), ils seront surtout les stars à partir de demain de l’exposition du Muséum national d’histoire naturelle, « Dans l’ombre des dinosaures ».
Un fossile de bébé dinosaure
Une horloge remonte le temps, et plonge le visiteur 85 millions d’années en arrière. Carnotausaurus et Albertosaurus l’attendent. Emprunté au Royal Tyrrell Museum (Canada), ce dernier est un cousin du T-Rex. « Il est moins connu car un peu plus petit », explique Ronan Allain, chargé de collection des reptiles et oiseaux fossiles au Muséum.
Les principaux prédateurs à l’époque du crétacé, ce sont eux. « Albertosaurus occupait l’Amérique du Nord et l’Asie, Carnotausaurus l’Europe, dont le Sud de la France ». Face à eux, un bébé Hypacrosaurus. De la famille des hadrosaures, dinosaures à bec de canard, ce squelette complet reconstitué n’est âgé que de deux semaines. « C’est exceptionnel de trouver un fossile bébé ; leurs os ne résistent généralement pas », insiste Anne-Camille Bouillié, une des conceptrices de l’exposition. Plus loin, deux hadrosaures adultes semblent menaçants. Ces gros herbivores étaient pourtant inoffensifs. « Les dinosaures n’étaient pas tous des monstres », insiste Ronan Allain. Certains étaient petits et avaient des plumes, comme bambiraptor, de la famille des raptors, rendus célèbres par Jurassic Park. « C’est un fossile emblématique de l’exposition, assure Ronan Allain, car il fait le lien entre les dinosaures et les oiseaux ».
Des spécimens jamais montrés
Pteranodon, l’un des premiers vertébrés à avoir volé, il y a 140 millions d’années, domine la pièce avec ses six mètres d’envergure, et éclipse le minuscule Ichthyormis, 35 cm. La réussite de l’exposition est de présenter des espèces variées, dont une grande partie n’avaient jamais été montrées en France. Le Muséum a misé sur la qualité plutôt que sur la quantité.
Après la projection d’un très beau film sur l’extinction, quasi-complète, de l’espèce il y a 65 millions d’années, place aux mammifères. « Ils profitent des niches écologiques laissées libres par les dinosaures pour proliférer, à partir de – 55 millions d’années, explique Anne-Camille Bouillié. Ils forment alors la base des grands groupes d’aujourd’hui, et préfigurent la naissance de l’homme ».
Moins impressionnante, cette partie propose autant de pièces exceptionnelles. Comme ce squelette complet d’Alcidedorbignya inopinata, découvert en Bolivie il y a une dizaine d’années par le paléontologue Christian de Muizon. Apparu il y a 64 millions d’années, il disparaîtra quinze millions d’années plus tard. Il est présenté avec le fœtus qu’il portait. Ce qui en fait le plus vieux fœtus fossile au monde.
PRATIQUE
Expo jusqu’au 14 février 2011 à la grande galerie de l’Evolution, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (5e). Tarif: 9€ (enfants 7€). www.mnhn.fr/dinos
[via l’article d’origine ]
Mickael Bosredon, 20minutes.fr
publié, le Mardi 13 Avril 2010