Salon : rififi autour du parc photovoltaïque
L’opérateur annonce le début du chantier, le maire assure que rien n’est encore acté.
Le parc se situerait au lieu-dit "Les Quatre Termes, situé le long de la ligne TGV Sud-Est, dans une zone Natura 2000. Photo ©Voltalia - StreamD
Alors que le producteur d’électricité Voltalia, basé à Aix, annonce par communiqué le démarrage du chantier du plus grand parc photovoltaïque de France dès la semaine prochaine à la Barben, Christophe Amalric, le maire du village de 750 âmes, proclame de son côté qu’il ne faut pas « prendre ses désirs pour des réalités ».
Petite partie de poker menteur ? À vrai dire, c’est comme si la mise en route du projet, mis en stand-by depuis un an, relevait désormais davantage d’une affaire de sous que d’une question d’ordre écologique.
L’association Clarency ayant retiré son recours déposé en avril dernier suite à de « légères améliorations environnementales et quelques engagements », lui laissant en tout cas craindre que la justice allait la renvoyer dans ses cordes, la société Voltalia se sent les reins suffisamment solides et verts pour affronter les recours qu’ont également déposés la LPO, le Conservatoire d’espaces naturels de Paca et l’Anec. Lesquels ne comptent pas lâcher l’affaire.
Or, sur le terrain financier, le parc de 320 000 panneaux solaires et qui devrait finalement s’étendre sur une superficie plus proche des 150 ha que les 172 initialement prévus, reste également mouvant. Suite au moratoire de l’État sur les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque, qui ont été divisés par 2,7, la donne a « sacrément changé », confie Christophe Amalric. À l’origine, l’opération ressemblait à l’affaire du siècle, pour l’élu.
Outre un chèque de 100 000 à la signature, il annonçait 688 000 euros de loyer annuel et 1,5% du chiffre d’affaires que Voltalia réalisera auprès d’EDF, avec un bonus si l’ensoleillement dépasse 1327 heures par an. Mais c’était surtout pour Voltalia que l’opération devait s’avérer juteuse. Pour un investissement de 350M, dont 100 M de fonds propres, l’entreprise pouvait espérer entre 35 et 40 M de chiffre d’affaires annuel sécurisé, le tarif de rachat du KW/h photovoltaïque étant garanti par EDF sur 20 ans.
Or, suite au moratoire, l’élu dit avoir reçu une proposition « trois fois moins intéressante ». « Il faut plus, annonce-t-il sans dire exactement combien. Je ne compte pas vendre mon territoire pour rien, nous sommes encore en pleine discussion. C’est un projet merveilleux qui se fera avec Voltalia ou quelqu’un d’autre « . De son côté, cette dernière se dit seulement « très optimiste » et se refuse à parler de chiffre si ce n’est qu’elle espère mettre en service le parc d’ici à fin 2012.
[via] A. Plessier, laprovence.com