France – Privés d’avions, mais pas de remboursement
Le trafic aérien a été perturbé hier par la grève des contrôleurs. Les conditions d’indemnisation des voyageurs, elles, demeurent toujours aussi floues.
À Orly, environ un vol sur deux a été annulé. EPA/MaxPPP
Hier, pour beaucoup de Français, départ en vacances rimait avec malchance. Depuis mardi soir, la grève des contrôleurs aériens a entraîné de nombreuses annulations de vols, et même des fermetures d’aéroports comme à Metz-Nancy, Biarritz et Pau. Les perturbations étaient toutefois moins fortes que prévu dans le ciel, deux syndicats ayant levé leur préavis.
Au bon vouloirdes compagnies
« Nous devons éviter de nous mettre les Français à dos alors que le mois de septembre sera décisif pour la réforme des retraites », a ainsi estimé François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. « Le but n’est évidemment pas de prendre en otage ceux qui partent en vacances », a aussi justifié Michaël Breton, au nom de l’Unsa-Icna. Prise en otage : l’argument était également ressorti du placard par la compagnie irlandaise Ryanair pour demander à l’armée de « prendre en charge le contrôle aérien » et sauver ainsi « les innocents passagers ».
En plus d’être lésés par la grève, ceux-ci sont très souvent soumis au bon vouloir des compagnies aériennes. En effet, si cette fois-ci Air France et easyJet affirment que les clients dont le vol a été annulé seront remboursés du prix du billet, rien ne les y contraint. Robert Keromnes en a fait la douloureuse expérience. Le 14 janvier dernier, les contrôleurs aériens étaient déjà en grève, et ce Finistérien s’est retrouvé privé de Paris-Brest… et d’indemnisation. « La responsabilité de notre compagnie ne saurait être engagée par les effets de ce conflit social, dont la maîtrise nous a échappé totalement », lui a répondu, dans une lettre, Air France.
La loi n’oblige pas les compagnies à rembourser le billet lorsque l’annulation est due à des circonstances exceptionnelles telles que les grèves. « Cette fois-ci, nous faisons un geste commercial pour ne pas pénaliser les vacanciers, affirme Air France. Mais ce n’est pas une règle, cela reste à la discrétion de la compagnie. »
Si les passagers d’un vol annulé sont bloqués une nuit en attendant un autre départ, ils peuvent aussi se faire payer la chambre d’hôtel. Air France et easyJet le promettent. Mais devant le comptoir de la compagnie britannique, certains passagers bloqués affirmaient que rien n’était prévu. « On ne nous fournit pas de nourriture, on ne nous propose pas de nuit d’hôtel », se plaignait ainsi Katarina Kanalova, touriste slovaque, à Orly.
[via] Sylvain MORVAN, ouest-france.fr