Un plan pour relancer le recrutement des apprentis :
Le détail des mesures a été présenté à des entreprises hier à Marseille
La formation par alternance, qui permet à des apprentis de se former dans des centres d'apprentissages et en entreprise, bénéficie de nouvelles mesures. Photo Franck Pennant
Relancer l’apprentissage et la formation en alternance. Dans le cadre de la mobilisation pour l’emploi qui s’opère dans le département des Bouches-du-Rhône et à Marseille, où le nombre des demandeurs d’emploi est plus élevé que la moyenne nationale, cet objectif est devenu une priorité.
C’est ce qu’a dit hier le préfet Hugues Parant aux représentants des chambres consulaires, des organismes gestionnaires des cotisations patronales, ainsi qu’aux entreprises présentes. Ce faisant, « il s’agit aussi de favoriser l’employabilité de gens de la région en leur donnant un niveau. Les études faites montrent que 70% des personnes sont recrutées au terme d’une formation en alternance. Notre but est donc de développer les contrats d’apprentissage et les contrats de professionnalisation. Leur nombre devrait respectivement passer de 400 000 à 600 000 et de 32 000 à 45 000 ».
Mais au-delà du nombre, Hugues Parant à une idée : « L’apprentissage n’est pas qu’une affaire de formation. C’est aussi une affaire de déplacement, de logement, de relation avec le maître d’apprentissage. D’où l’idée d’une sorte de kit qui pourrait prendre forme ici. Nous y travaillons avec le Conseil régional ».
Une approche inédite, dont il est clair qu’elle n’est pas simple à concrétiser. « Il y a bien des éléments de dispositifs, mais ils sont épars. Il faut donc tenter de les rassembler pour monter quelque chose. C’est ce qui est évoqué entre l’État et la Région. C’est une approche globale », confirme Patrick Maddalone (direction du Travail).
Étudiant des métiers
Quelles sont pour l’instant les mesures prises pour redonner des couleurs à l’apprentissage ? Tout d’abord, une carte d’étudiant des métiers vient d’être créée. Les apprentis et certains jeunes titulaires d’un contrat de professionnalisation en bénéficient. Elle ouvre droit aux mêmes réductions que pour les étudiants et donne accès aux restaurants universitaires au tarif social. Même chose pour l’accès aux logements, à condition qu’il reste des places…
Afin de faciliter la mise en oeuvre des contrats en alternance, un portail internet se met en place. Les procédures d’embauche sont dématérialisées et simplifiées. Enfin, les contrôles jusqu’ici préalables à une validation se font a posteriori. Autre aspect: deux employeurs dont l’activité est saisonnière peuvent embaucher le même apprenti en alternance.
Les entreprises de travail temporaires peuvent aussi recruter des apprentis pour les mettre à la disposition d’autres utilisatrices. Enfin, il est maintenant possible d’effectuer successivement deux contrats de professionnalisation dans le cadre de CDD avec un même employeur. Il suffit que la qualification visée soit complémentaire de la première.
L’exonération de charges étant le nerf de la guerre, une aide équivalente aux cotisations patronales restant à payer est versée aux entreprises de moins de 250 salariés jusqu’au 31 décembre pour tout contrat en alternance supplémentaire. Pour celles qui signent un contrat de professionnalisation avec un demandeur d’emploi de plus de 45 ans, l’aide est de 2 000 €. A méditer.
[Via] Jean-Luc Crozel, laprovence.com
