Monaco, cette monarchie héréditaire méconnue
Albert II est le fils de Rainier III, qui a régné de 1949 à 2005, et l'arrière-petit-fils de Louis II, qui a régné de 1922 à 1949. AFP
Le mariage princier, célébré ce samedi, symbolise la pérennité de la principauté, née il y a plus de 700 ans. 183e État reconnu par l’Onu, elle s’est émancipée de la tutelle française.
Repères
Une minuscule cité-État.
Monaco, le plus petit État du monde après le Vatican, est à la fois une commune et un pays d’Europe. 35 646 résidents de 120 nationalités, dont 7 634 Monégasques, se partagent un territoire de 2 km². La densité y est la plus forte au monde, avec 16 610 habitants/km². Le PIB par habitant, environ 50 000 €, contre près de 23 000 € pour la France, est l’un des plus élevés d’Europe. Bien que le français soit la langue officielle, le monégasque est obligatoire à l’école. Le catholicisme y est religion d’État.
Albert II, chef d’une monarchie héréditaire et constitutionnelle.
Le prince a succédé en 2005 à son père, Rainier III. Il participe aux trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire mais, selon la Constitution de 1962, respecte le principe de séparation des pouvoirs. Le gouvernement est dirigé par un « Ministre d’État », le Français Michel Roger, assisté de « Conseillers ». Le pouvoir judiciaire est délégué par le prince aux tribunaux. Une seule chambre de 24 membres (et non deux comme en France), le « Conseil national », vote les lois dont le prince a l’initiative.
Développer l’industrie.
Chaque jour, 40 000 travailleurs se rendent dans le pays, qui accueille des entreprises comme Mecaplast, l’un des leaders européens de l’automobile. Le secteur du jeu ne représente plus que 4 % du budget de l’État. Outre le tourisme, le prince souhaite développer les domaines de l’innovation bancaire, des industries vertes et des nanotechnologies. Les Monégasques, en minorité dans la principauté, bénéficient d’une priorité d’accès à l’emploi et à certaines prestations sociales. L’euro est la monnaie officielle.
Monaco, un paradis fiscal ?
À l’exception des Français et des Américains, les résidents ne paient pas d’impôts sur le revenu. L’État a cependant conclu des accords de coopération avec les administrations fiscales de 24 États, pas toujours jugés crédibles par les observateurs. Jusqu’en septembre 2009, Monaco était encore sur la « liste grise » des paradis fiscaux non coopératifs de l’OCDE. Aujourd’hui, Albert II revendique une « éthique » et une « honnêteté » du pays dans la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, renforcée par les contraintes imposées lors de son entrée au Conseil de l’Europe en 2004.
Avec la France, « une communauté de destin ».
Jusqu’en 2005, Monaco pouvait devenir un protectorat français faute d’héritiers et devait nommer des fonctionnaires français aux postes clefs. Depuis les accords ratifiés à cette date, la Principauté a renforcé son indépendance. Contrairement à son père, Albert II n’a pas eu besoin de l’aval français pour son mariage. La France assure malgré tout la défense de la cité-État et Monaco s’engage à gouverner en accord avec « les intérêts fondamentaux » français.
[via] Céline Lebreton, ouest-france.fr