Nouveau clash Apple/Android
Des peluches aux couleurs d'Apple et Android. CAFEPRESS.COM
Les supporters du système de Google répondent aux critiques émises par Steve Jobs…
Comme un air de déjà vu. La rivalité grandissante entre Apple et Google sur la téléphonie mobile n’est pas sans rappeler deux guerres aussi idéologiques que commerciales: celle entre Windows et Linux pour la philosophie ouvert/fermé et celle entre Apple et Microsoft pour la domination du marché de l’informatique dans les années 80.
Mardi, Andy Rubin, l’architecte en chef d’Android chez Google s’est fendu de son premier tweet: « The definition of open: “mkdir android ; cd android ; repo init -u git://android.git.kernel.org/platform/manifest.git ; repo sync ; make” ». Traduction, pour le commun des mortels: Rubin liste ici les commandes via lesquelles n’importe qui peut installer et modifier la plateforme Android. Une approche radicalement différente de celle d’Apple, qui, comme Microsoft, garde les clés de son système dans un coffre-fort.
Rubin a reçu le soutien du développeur de l’app Tweetdeck, Ian Dodsworth: « A quel moment avons-nous dit que c’était un cauchemar de développer sur Android? Aucun. Ce n’est pas le cas », écrit-il. Il continue, toujours sur Twitter: « Nous n’avons que deux ingénieurs qui s’occupent de la version Android de TweetDeck, cela montre que le problème de la fragmentation est minime ».
« Les systèmes ouverts ne gagnent pas toujours », estime Jobs
Les deux hommes réagissent à la sortie de Steve Jobs lors de l’annonce des résultats d’Apple, lundi. Pendant cinq minutes, Jobs a attaqué la concurrence. D’abord RIM/BlackBerry (qu’il ne voit pas « rattraper Apple »), puis Android. Il a notamment cité l’exemple de l’app TweetDeck, qui a dû être adaptée à «plus de 100 versions d’Android et 244 mobiles différents». Un signe, selon lui, du handicap pour les développeurs que représente la fragmentation d’Android.
Il s’est également attaqué à la « fausse ouverture » d’Android –que chaque fabriquant est libre de modifier à sa sauce en ajoutant une couche propriétaire maison. De toute façon, estime-t-il, « les systèmes ouverts ne gagnent pas toujours ». Car d’après lui, il s’agit d’un faux débat. Ce qui compte vraiment, c’est qui est le système le mieux placé pour « offrir une expérience optimum à l’utilisateur ».
Dans les faits, il y a ici un peu de vérité et beaucoup de mauvaise foi. Les multiples versions d’Android (surtout les plus anciennes) posent en effet parfois un problème aux développeurs. A l’inverse, la fréquence élevée des mises à jour a permis à Android de rattraper son retard sur la concurrence, et même de dépasser les ventes d’iPhones lors du dernier trimestre aux Etats-Unis.
Au final, la colère de Steve Jobs constitue peut-être le compliment le plus flatteur pour Google: le patron d’Apple prend la menace Android très au sérieux.
[via] Philippe Berry, 20minutes.fr