La belle moisson du blé breton
Photo: Philippe Renault / Ouest-France
La poussée du blé a été la plus forte dans le sud de l’Ille-et-Vilaine mais pour l’instant, il n’y a pas de véritable bouleversement dans le paysage agricole breton.
« Il existe très peu d’exploitations céréalières en Bretagne mais certaines grandes fermes ne pouvant pas produire davantage de lait à cause des quotas ont augmenté leurs surfaces en grandes cultures », explique Jean-Yves Tessier, producteur de blé à Saint-Symphorien, au nord de Rennes, et délégué de l’association « Passion Céréales » en Bretagne. La poussée du blé a été la plus forte dans le sud de l’Ille-et-Vilaine mais pour l’instant, il n’y a pas de véritable bouleversement dans le paysage agricole breton.
L’élevage laitier reste le métier numéro 1, même si des questions se posent à moyen terme. En Ille-et-Vilaine, beaucoup d’agriculteurs ont plus de 50 ans et le maintien de prix élevés dans le blé pourrait pousser certains de leurs successeurs à choisir les céréales plutôt que le lait.
La Bretagne a bénéficié de conditions climatiques clémentes cet hiver et la récolte pourrait être exceptionnelle en 2012 « Le climat océanique est une véritable bénédiction pour la région, rappelle Jean-Yves Tessier. Dans l’Est de la France, 600 000 ha ont été détruits par le gel et il manquera plus de 4 millions de tonnes de blé sur le marché français ». De quoi maintenir les prix de la précieuse céréale à des niveaux élevés.
On assiste en revanche à un plafonnement des rendements en blé à l’inverse du maïs, l’autre grande céréale, où des gains de 3 à 4 quintaux l’hectare sont possibles dans un avenir proche ». Une bonne partie du blé récolté dans la région sert à l’alimentation animale. « 200 000 tonnes sont utilisées par la meunerie bretonne, indique Jean-Yves Moisdon, collecteur en Ille-et-Vilaine. Nous exportons aussi à partir de Montoir ».
La filière céréalière régionale emploie 38 000 personnes, de l’agriculteur au boulanger en passant par les salariés des usines d’aliment du bétail. Elle pèse en emplois « trois fois le poids du secteur construction-réparation navale ».
[via] J.P.L., ouest-france.fr