Marée noire: BP parvient à arrêter la fuite
Il est cependant trop tôt pour dire si le puits a été définitivement bouché…
86 jours. C’est la durée pendant laquelle le pétrole s’est écoulé dans le Golfe du Mexique. Mais jeudi, BP est parvenu à arrêter l’écoulement, au cours d’un test visant à évaluer la résistance du puits endommagé avant d’envisager de stopper définitivement la fuite.
Le pétrole s'échappe de la plate-forme Deepwater Horizon de BP dans le golfe du Mexique, le 31 mai 2010. J. C. Hong/AP/SIPA
« C’est bon de voir que le pétrole ne s’échappe plus dans le golfe du Mexique », a déclaré jeudi le vice-président de BP Kent Wells, indiquant que cela constituait un « signe encourageant ». « Nous démarrons tout juste le test », a-t-il toutefois mis en garde, ajoutant qu’il était trop tôt pour dire si le puits avait été définitivement bouché.
Optimisme
BP a commencé jeudi un test crucial visant à évaluer la résistance du puits à l’origine de la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis, provoquée par l’explosion, le 20 avril, puis le naufrage, le 22 avril, de la plateforme Deepwater Horizon au large des côtes de Louisiane. Cette opération sert à vérifier, en mesurant la pression, si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites ailleurs dans le coffrage de l’installation, qui descend à 4 km de profondeur sous terre.
Le test doit permettre de déterminer si le nouvel entonnoir géant posé lundi sur la fuite peut entrer en fonction. Ce nouveau dispositif est censé récupérer l’intégralité du pétrole qui s’échappe du puits ou, selon un autre scénario, stopper définitivement la marée noire.
Le nouvel entonnoir remplace un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu’environ 25.000 barils de pétrole par jour, sur les 35.000 à 60.000 qui grossissent quotidiennement la marée noire.
Le scientifique américain Michio Kaku a exprimé jeudi son « optimisme ». « Nous pouvons voir la lumière à la fin du tunnel », a-t-il dit. « Si (la marée noire) était un drame en trois actes, nous en serions au troisième et dernier acte ».
Entre 58 et 112 fois plus de pétrole que l’Exxon Valdez
Si le puits ne parvenait pas être colmaté définitivement à l’aide de l’entonnoir, BP compte voir entrer en oeuvre début août le premier des deux puits de secours –creusé jusqu’à 1,2 mètre du conduit– censés stopper définitivement la fuite.
Mardi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP avait provoqué le déversement de 2,3 à 4,5 millions de barils de pétrole (entre 365 et 715 millions de litres dans le golfe du Mexique. A titre de comparaison, c’est entre 58 et 112 fois plus de pétrole déversé dans la mer que lors du naufrage de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989.
[via] AFP, 20minutes.fr