Clint Eastwood voyage dans l’Au-delà
Marie, la journaliste française (Cécile de France) rescapée du tsunamiavec Georges (Matt Damon), le médium américain. Warner Bros
Soyez à l’heure pour les scènes d’ouverture. Des images spectaculaires d’un tsunami filmé à hauteur d’homme vous donneront la sensation d’être emporté par les vagues. Emporté. Comme l’est Marie Le Lay, une journaliste française qui se préparait à rentrer au pays. Elle est laissée pour morte, mais son voyage dans l’au-delà ne dure que quelques secondes. Elle revient à la vie, et pourtant plus rien ne sera jamais comme avant pour elle.
Surprenante candeur
Dans ce récit gigogne, il y a aussi George. Un ouvrier américain qui communique avec les morts. « Un don », assurent ceux qui font appel à ses services. « Une malédiction », soupire-t-il, au point d’abandonner toute nouvelle expérience. Et on découvre aussi Marcus. Un petit Londonien dont le frère jumeau est tué dans un accident de voiture. En clair, l’une a vécu l’au-delà, l’autre ne veut plus y aller, le troisième voudrait s’y rendre. Ainsi se crée un lien entre ces trois êtres que le destin va réunir, dans un procédé de construction scénaristique désormais archi-classique…
Et c’est du Clint Eastwood. Il faut s’y faire. Voilà quelques films déjà que l’Inspecteur Harry a rangé son flingue, mais on ne l’imaginait pas submergé à ce point par une vague sentimentale. Ses 80 printemps le conduisent à s’interroger sur l’après, et il le fait avec une surprenante candeur. Il y a du roman à l’eau de rose dans un propos qui aborde le paranormal comme un phénomène naturel et ordinaire. Les charlatans en tout genre sont dénoncés, pour mieux valoriser la sincérité des trois principaux personnages et rendre leur histoire plausible.
Mais si le petit Marcus est craquant, et Matt Damon transi de questionnements, Cécile de France n’est guère à son affaire dans des séquences françaises qui sont le maillon faible de cette chaîne vers l’au-delà. À quand le retour d’Eastwood, le vrai ?
[via] ouest-france.fr